Dépistage du cancer de l'homme le guide

dans Le journal

Encore trop peu connu des esprits, les cancers de la prostate et des testicules existent et il faut en parler pour mieux les soigner. Aujourd’hui ,la question du dépistage du cancer de l’homme se pose de plus en plus en médecine générale, l’évolution du cancer est lente et fait naître de nombreux débats. La détection et le traitement précoce du cancer augmentent les chances de guérison ce qui permet une prise en charge des professionnels de la santé !

« Les cancers du testicule et de la prostate se guérissent dans presque 100 % des cas s’ils sont détectés de façon précoce »

« Pour le cancer du testicule grave, le taux de guérison est de 75% notamment grâce aux progrès effectués par la recherche en France et aux Etats-Unis » d’après le chef du département de médecine oncologique de l’institut Gustave Roussy. Il est donc important de connaître le sujet du dépistage, on n’en parle pas assez, alors, aujourd’hui plus que jamais le cancer de l’homme a besoin d’être exposé et c’est pour ça qu’on a décidé d’en parler en ce mois-ci spécial de novembre dédié aux maladies masculines.

Le cancer de l’homme c’est quoi ?

Tout comme la femme l’homme peut être confronté à la maladie, les cancers les plus fréquents chez les hommes sont celui de la prostate et du poumon. C’est en 2018 que le cancer de la prostate a été le plus présent avec 50 400 cas. La prostate c’est une glande qui appartient à l’appareil reproducteur masculin, situé sous la vessie elle entoure l’urètre qui est un canal par lequel l’urine et le sperme s’évacuent du corps masculin. La prostate sert donc à produire le liquide dit « prostatique » qui est un composant du sperme avec le liquide séminal et les spermatozoïdes. La prostate permet de façon temporaire de garder le sperme avant une éjaculation, elle se contracte à ce moment-là pour participer à l’expulsion de ce dernier.

Le cancer de la prostate reste le cancer le plus fréquent chez les hommes, il évolue très lentement la majorité des hommes qui le détecte meurt d’une autre chose mais bien souvent la tumeur prend racine dans prostate. Attention, même si on dit qu’il évolue lentement il n’empêche au cancer d’exister et de toucher de nombreux hommes. C’est le cas en France, le cancer de la prostate est le plus fréquent, c’est la troisième cause de décès chez l’homme.

Il touche qui ce cancer ?

Il peut toucher tout le monde, ce cancer est dépisté très tard chez l’homme en général il est diagnostiqué aux alentours de 70 ans. Les hommes qui décèdent du cancer de la prostate ont plus de 78 ans. Tout comme les autres cancers, certains facteurs de risque restent identiques comme l’âge et les antécédents familiaux contre lesquels malheureusement nous ne pouvons rien faire. Il y aussi le tabac, l’alcool, le poids, la sédentarité et une mauvaise alimentation qui peut fortement constituer des facteurs à risque.

Le cancer de la prostate c’est grave ?

La gravité du cancer dépend de la tumeur et de son étendue elle peut être locale, avec des métastases proches ou distante, des caractéristiques des cellules cancéreuses. Il existe un score qui mesure les risques du cancer pour la personne atteinte, c’est le score de « Gleason ». Comment ça marche ? Le score attribue deux chiffres allant de 3 à 5 grâce à un examen effectué au microscope du tissu de la prostate. Ces chiffres correspondent à des grades 3,4,5 du moins au plus agressif.

  • 3 = tissu bénin
  • 5 = tissu le plus agressif

Grâce à ces chiffres on obtient un score de 2 à 10, ensuite on la somme de deux grades (population de cellules les plus fréquentes dans la prostate + le score le plus élevé observé). Un score de 6 par exemple signifie un cancer peu agressif, au plus le chiffre est élevé au plus l’agressivité de la tumeur augmente. Ce score permet de déterminer le traitement pour qu’il soit le plus adapté.

95% des cas sont sous la forme de l’adénocarcinome qui est la forme la plus courante du cancer.

Le dépistage du cancer de la prostate, faut -il l’encourager ou est-il déconseillé ?

Un sujet qui porte à discussions,

Le dépistage c’est quoi ?

Se faire dépister c’est chercher à diagnostiquer le plus précocement possible une maladie grave et fréquente pour améliorer le pronostic.

Un dépistage qui n’est pas recommandé,

Ce qui est délicat au sujet du cancer de la prostate c’est qu’en France et partout ailleurs, les autorités de santé n’affirment pas que le dépistage du cancer fait diminuer le nombre de décès liés à ce cancer, le dépistage de ce cancer n’est pas autant présent et encouragé que celui du cancer du sein chez la femme.

Aujourd’hui le dépistage du cancer de la prostate chez l’homme est un sujet un peu complexe, on n’encourage pas de dépistage, chez les hommes qui ne présentent pas de symptômes de 50 ans et plus et sans antécédents familiaux. À ce jour, il n’existe pas d’argument décisif qui encourage automatiquement la pratique du dépistage et des grandes études démontrent des résultats contradictoires dus a la nature des cancers de la prostate et un certain manque de fiabilité des examens qui constituent ce dépistage. Il n’existe pas de programme national de dépistage.

Le dépistage est pratiqué quand les risques sont très élevés et multipliés par 10 si des antécédents familiaux sont présents, si le cancer de prostate a été diagnostiqué :

  • Chez deux parents du 1er ou 2ème degré avant l’âge de 55 ans pour un parent au 1er degré
  • Chez trois parents de la famille maternelle ou paternelle quel que soit l’âge

Si c’est le cas pour un homme il est suivi de façon spécifique, sinon si les hommes de plus de 50 ans ne présentent pas de symptôme ni d’antécédents familiaux comme ci-dessus, alors il n’y a pas d’argument qui encourage la pratique du dépistage. Se faire dépister c’est donc limiter le risque qui est déjà faible de mourir du cancer de la prostate et les avantages sont et restent inférieurs aux inconvenants. En effet, on dit qu’il peut y avoir un « sur-traitement » dû au nombre de cancers qui dorment et qui évoluent rarement vers un cancer agressif et on ne peut les différencier. De ce fait ils sont traités de la même façon et ça pose ce problème de sur traitement appliqué aux cancers dormants. Le dépistage c’est une série d’examens qui peuvent donner naissance à des inconforts comme des saignements, des peurs, des angoisses et tout type d’inconfort suite aux divers examens dont nous parlons plus bas dans cet article.

Ce qu’il faut retenir alors, c’est que le dépistage du cancer de la prostate n’est pas recommandé c’est une décision qui se prend au cas par cas et qui se discute surtout avec votre professionnel de santé qui est votre médecin traitant le seul en mesure de vous accompagner dans une telle démarche de vous exposer de façon clair les avantages et les inconvénients du dépistage.

Faire le choix de se faire dépister du cancer de la prostate c’est passer par la mesure d’un impact phycologique et physique que peuvent entraîner la maladie et les traitements !

Discutez-en avec votre médecin.

Le dépistage, comment s’organise-t-il ?

Même si le dépistage n’est pas conseillé et qu’il n’est pas ancré comme quelque chose de systématique et d’obligatoire, il ne faut pas oublier que le cancer de la prostate reste le plus rependue chez l’homme. Certes, la maladie évolue lentement et beaucoup d’hommes d’un certain âge vivent avec ce cancer mais les décès liés à cette maladie sont bien présents, même si la maladie n’a pas eu le temps de causer des problèmes.

Recommandés ou non, des examens peuvent être réalisés au cas par cas pour détecter de façon précoce la tumeur avant qu’elle ne provoque des symptômes.

Nous allons voir ensemble les différents examens de diagnostic du cancer de la prostate :

  • La prise de sang : Elle permet de mesurer le taux d’antigène prostatique appelé APS ou PSA. Constater une augmentation d’une protéine dans le sang appelé : antigène prostatique ou PSA permet de dépister le cancer, cependant le dosage de PSA dans le sang ne permet pas de déceler tous les cas de cancer, néanmoins il permet de suivre et surveiller l’évolution du cancer ;
  • Le toucher rectal : Le médecin parle la prostate via le rectum, cela lui permet de constater ou non des anomalies à ce niveau. S’il constate que la prostate est dure, volumineuse ou qu’elle présente des nodules alors votre médecin vous enverra consulter un urologue pour un examen approfondi ;
  • La biopsie : Cette biopsie consiste à prélever des cellules présente dans des zones dont les professionnels de santé suspectent, elles sont étalées sur une lame en verre pour être observé au microscope par un anatomopathologiste ;
  • IRM : L’IRM c’est une imagerie par résonance magnétique, c’est un examen qui permet d’obtenir des vues en dimensions. Mais il peut se pratiquer par sonde endorectale également, c’est une sonde qui est constituée d’un ballon qui s’insère dans le rectum par l’anus. On attend de ces techniques des images de qualité pour détecter la moindre anomalie ;
  • La SRM : La SRM c’est la spectroscopie par résonance magnétique, elle peut se pratiquer durant l’IRM avec sonde endorectale et permet de déterminer les taux de citrate et de choline (c’est une substance qui émane de l’alimentation et qui se produit aussi par le corps) dans les tissus prostatiques. Ce qui permet de constater une tumeur de la prostate c’est que cette dernière va contenir plus de choline contre moins de citrate qu’un tissu sain, c’est pour cela que la SRM permet bien de mesurer la teneur de ces deux substances pour déterminer la présence ou non de zones cancéreuses.

Ces examens permettent donc de dépister le cancer, cependant il existe des examens complémentaires pour déterminer l’étendue de la maladie et la présence ou non de métastases.

Tout savoir sur le dépistage du cancer de la prostate : les avantages et les inconvénients 

Les avantages :

  • Les examens rassurent, le taux de PSA faible signifie qu’il n’y a pas de cancer de la prostate ;
  • Si le dosage de PSA est élevé, il peut s’agir du cancer mais il permet de le détecter tôt avant l’apparition de symptômes.

Les inconvénients :

  • Les examens peuvent rassurer à tort, le toucher rectal par exemple n’exclut pas un cancer il peut détecter que les tumeurs palpables,
  • Les examens peuvent détecter un cancer qui évolue lentement et dont les soins n’auraient pas été nécessaires
  • Le dépistage peut détecter un cancer de la prostate qui donne lieu à un traitement assez conséquent avec des effets secondaires qui peuvent affecter la vie d’un homme au quotidien comme l’incontinence ou des troubles intestinaux,
  • Le dépistage est une source de stress et d’anxiété qui peuvent entraîner des examens médicaux inutiles.

Si vous avez d’autres questions concernant le dépistage du cancer nous vous invitions à consulter cette page de l’institut national du cancer dédié a des questions/réponses que vous êtes amenés à vous poser sur le dépistage.

1 homme sur 8 meurt d’un cancer dans le monde, le dépistage chez l’homme est capital. Se faire dépister permet de diagnostiquer tôt certains cancers avant même l’apparition de symptômes.

En conclusion il n’existe pas de dépistage organisé des cancers chez l’homme comme c’est le cas pour le cancer du sein chez la femme, mais la démarche de diagnostic précoce existe et il est important de connaître les tenants et les aboutissant du dépistage comme nous vous l’avons expliqué dans cet article.

Se faire dépister c’est aussi pouvoir mieux soigner les cancers et limiter les séquelles liées aux traitements, faites-vous dépister !

Mobilisons-nous et participons de manière active au mouvement Movember.

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